Aujourd’hui, le 15 juin est la Journée Mondiale de lutte contre la maltraitance aux personnes âgées. L’occasion de lever le voile sur un phénomène peu connu.
« Il y a maltraitance quand un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appropriée se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela cause du tort ou de la détresse chez une personne aînée. » (Organisation mondiale de la santé, 2002).
Le phénomène de la maltraitance à l’endroit des aînés est peu connu ou reconnu de la part des aînés eux-mêmes, de leurs proches, des intervenants et de la population en général. Malheureusement, ce phénomène représente encore un tabou dans notre société et peu de gens osent demander de l’aide.
Par ailleurs, avec le vieillissement de la population observé dans plusieurs régions du monde, les situations de maltraitance envers les aînés risquent de s’accroître au cours des prochaines années. Ainsi, d’ici à 2025, le nombre des plus de 60 ans dans le monde devrait au moins doubler, passant de 542 millions en 1995 à quelque 1,2 milliard.
Afin de contrer la maltraitance envers les aînés, il importe de rehausser le niveau de vigilance et d’améliorer les connaissances liées à ce phénomène, et ce, auprès de toute la société. Dans les pays en développement, on estime que 4 à 6% des personnes âgées ont été victimes d’une forme ou d’une autre de maltraitance à domicile. Toutefois, les personnes âgées craignent souvent de signaler la maltraitance auprès de leur famille, leurs amis ou des autorités.
Très peu d’études existent sur la violence faite aux personnes âgées en institution. Celle-ci recouvre le recours à la contrainte physique à l’égard des patients, le non-respect de leur dignité – par exemple en négligeant de changer leurs vêtements souillés – et de leur liberté de choix concernant la vie quotidienne, le manque intentionnel de soins (entraînant par exemple l’apparition d’escarres), l’abus ou le défaut de traitement médicamenteux, ainsi que la négligence et la violence morale.
Toute personne non tenue au secret professionnel connaissant une personne âgée maltraitée doit alerter les autorités quelque soit la gravité de la situation.
Toute personne tenue au secret professionnel (un médecin par exemple) doit également alerter les autorités :
- s’il y a privation (de soins, d’aliments) ou sévices (physiques ou psychologiques),
- s’il y a un risque de suicide ou d’atteinte à la vie d’autrui par usage d’une arme.
L’agent hospitalier ou d’une maison de retraite qui a dénoncé un cas de maltraitance dans son établissement ne peut pas subir de sanctions en raison de son signalement.
À savoir : l’accord de la victime n’est pas requis dès lors que la personne maltraitée n’est pas en mesure de se protéger elle-même en raison d’une incapacité physique ou psychique.
Les personnes à alerter
Il convient de saisir :
- l’administration (préfet, directeur départemental chargé de la cohésion sociale (ex-DDASS), médecin inspecteur de la santé, travailleurs sociaux, etc.),
- ou de saisir le procureur de la République.
Pour choisir entre toutes ces possibilités, il est possible d’appeler le 3977.