La maltraitance des âgés, un fléau peu visible
La maltraitance des personnes âgées est un fléau d’autant plus difficile à combattre qu’elle se produit le plus souvent non pas dans des institutions médicalisées, pour on pourrait facilement le penser, mais à domicile, à hauteur de 83%, selon les chiffres récoltés par la Fédération 3977, qui a mis en place un numéro national contre la maltraitance des personnes âgées et des adultes handicapés : le 39 77.
La majorité des seniors maltraités a plus de 80 ans ; des personnes généralement moins autonomes, et d’autant plus vulnérables!
Le scénario classique de la maltraitance à domicile commence par la décision d’un proche ou membre de la famille qui se propose pour emménager avec la personne âgée, sous prétexte de l’aider. Il commence alors progressivement à contrôler sa vie et ses finances, lui imposant par exemple des budgets serrés afin de ne pas amenuiser l’héritage. Les violences psychologiques et financière semblent prévaloir dans le cadre privé, contre la maltraitance médicale et la négligence en institution. On parle alors de spoliation.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, seul 1 cas de maltraitance sur 24 serait signalé, tandis qu’une personne âgée sur dix serait victime de maltraitance.
« Il n’y a pas de petite maltraitance »
Le vieillissement de la population touche désormais la plupart des pays développés; en France, on estime que les personnes âgées seront 7 millions d’ici 2040.
Changer de regard sur le vieillissement, généralement associé à la maladie et à l’inactivité, est donc un impératif pour assurer une transition réussie vers un modèle économique et sociétal durable. La lutte contre la maltraitance des personnes âgées, un fléau qui prend de l’ampleur, occupe une place centrale dans ce changement de perception.